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jeudi 22 octobre 2009

{archive} Kraftwerk - Autobahn


Conduire sur l’autoroute. Cela demande de la concentration et de l’accomplissement, surtout s’il s’agit de la première autoroute du monde, celle entre Koln et Bonn, l’A555. C’est celle là qu’ont empruntée Ralf Hütter et Florian Shneider, les deux têtes pensantes de Kraftwerk. Autobahn est leur premier concept album, et aussi, même aux dires di groupe, le premier de leurs travaux qui mérite la postérité. Les trois albums précédents, intitulés Kraftwerk 1,2 et Ralf and Florian, s’attachaient encore à une expérimentation orchestrale. Ici, une page du groupe est tournée, tandis que les deux énergumènes s’engagent sur la voie rapide de la reconnaissance et, de façon plus relative, du succès.

Autobahn est ainsi le quatrième album studio du groupe. Il parait en 1974, soit un an après Dark Side of The Moon, de Pink Floyd, qui deviendra l’archétype de l’expérimentation à l’anglaise. Mais si le modèle anglais est écrasant pour beaucoup de ses contemporains, Kraftwerk sait comment se donner du style.

La pochette originale du disque représente une autoroute, bien entendu, sur laquelle deux voitures se croisent ; une Mercédès et une Volkswagen. Cette image caricaturale d’un âge d’or fut peu apprécié par les critiques allemands, qui lorsque l’album parut, virent bien la moquerie embusquée sous cette effigie. Les deux musiciens avaient cependant réellement foi en la capacité de leur pays ee en sa sincérité ; cependant, les progrès de l’industrie et des communications les inquiétaient autant qu’ils les réjouissaient, d’ou ce besoin de canaliser une certaine ironie par leur art. Le reste du monde occidental apprécia beaucoup cette vision mêlant foi de l’avenir un peu désuète et angoisse dans l’air du temps.

Le morceau titre – qui occupait toute la première face du disque, plus de 22 minutes - est conçu pour capturer la sensation hypnotique d’une virée sur l’autoroute. S’il comporte encore quelques éléments épiques – notamment une partie centrale où l’on s’y croirait, entendant en stéréo les bolides défiler à vive allure – c’est un long morceau pop. Le morceau Autobahn va être la pièce qui va définir l’identité du groupe tel qu’il est connu aujourd’hui. Le son de Kraftwerk est déjà très abouti, très mélodique et finalement assez complexe – l’épure viendra plus tard. Pour l’heure, il s’agit de célébrer tout à la fois une identité et la puissance des machines.

Des paroles font pour la première fois une apparition, avec un refrain en allemand mais qui sonne beaucoup comme de l’anglais : « Fun, Fun, Fun Auf the Autobahn » croirait t-on entendre, même si ce n’est pas tout à fait ça. Chanté en harmonie, c’est une manière de revendiquer l’héritage des Beach Boys – bien que le groupe se défendait de ne rien devoir à personne. Ils furet d’ailleurs appelés les « Beach Boys de Dusseldorf » par la presse américaine. Aux Etats Unis, le single de trois minutes qui fut tiré de la longue version du disque fut un franc succès.

La deuxième partie du disque est constitué de morceaux dont au moins un est excellent – Kometenmelodie 2. Les quatre pièces qui constituent cette face ont un côté illustratif, et il est sur qu’a leur écoute des images vous viendront à l’esprit. Les deux premiers titres semblent célébrer une ville depuis ses bas fonds ouvriers jusqu'à ses sommets de gloire éphémère – imaginez Metropolis – un morceau sur The Man Machine sera d’ailleurs appelé ainsi. Si Kometenmelodie 1 est une lente progression psychédélique depuis des abysses brillantes jusqu'à un seuil de planant et rêveur, Kometenmelodie 2 prend les choses en, main, développant le thème en forme de pop imparable et illuminée. La chute est dure lorsqu’arrive le claustrophobe Mitternacht, qui évoque une vision bien plus glauque et intrigante. A peine le temps de s’’y plonger que c’est déjà l’aube qui se lève avec Morgenpaziergang, qui fait honneur à la flûte de Shneider.

Autobahn n’est de ce fait pas un album totalement électronique ; Shneider y apporte de bienvenues touches classiques par le biais de sa flute, sur le morceau titre comme sur le dernier morceau, qui sert principalement à nuancer l’importance synthétique dans le son Kraftwerk – cependant la flute disparaitra sur les disques suivants. Violon et guitare sont aussi joués ponctuellement.

Le matériel utilisé pour le disque comprend le cultissime Mini-moog – dont l’achat représentait alors un investissement identique à celui d’une Volkswagen – ainsi qu’un ARP Odyssey, et un EMS Synthi AKS. A travers ses instruments, le duo parvint à développer des sonorités qui portaient leur propre marque de fabrique, comme les percussions électronique qui suscitèrent la fascination des musiciens électroniques qui devaient leur succéder. L’imperfection de ce disque ajoute à son charme, et l’intelligence des musiciens à en faire délibérément un objet à demi désuet le rend complètement cohérent et intemporel. Restera toujours visible dans le rétroviseur.

  • Parution : Novembre 1974


  • Label : Philips


  • Producteur : Conny Plank avec Kraftwerk


  • A écouter : Autobahn, Kometenmelodie 2



  • Appréciation : Monumental
  • Note : 8.25/10
  • Qualités : rétro, épique, fun

1 commentaire:

  1. Très grand album d'un groupe qui a été une des références majeurs pour toutes les mouvances de la grande famille des musiques électronique !!!

    JD Bauvallet des inrocks a écrit une anecdote sympa à propos de ce disque :
    Ian Curtis, dans les loges avant les concerts, passait ses albums préférés pour les faire découvrir aux autres membres de Joy Division. Au son d'"Autobahn" Face A, ils quittèrent cette loge lorsque qu'une baston interrompit le concert. Ils sont donc revenu dans les backstage et la face A, l'unique titre n'était pas finie.....

    A + +

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