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vendredi 15 janvier 2010

Githead - Landing


Githead, ce sont des musiciens expérimentés (dont Colin Newman, un ancien de Wire, groupe de post punk quasi culte) qui dispensent une musique encore fraîche, après cinq ans de carrière. Devenu aujourd’hui une entité à part entière, débarrassée de son background de supergroupe, ils dispensent une musique qui, à défaut d’être originale, a des accents de gravité et d’élégance qui rappellent l’étonnante et énigmatique maturité de formations comme My Bloody Valentine. Sur Landing ou From my Perspective, le rapprochement est inévitable. Newman, Max Franken, Malka Spigel et Robin Rimbaud apparaissent comme des musiciens middle-age impressionnés par les découvertes tardives du rock – Stereolab, Bolshoi, MBV - mais pas totalement étrangers aux grooves en forme de piste de décollage de Can ou Hawkwind puis de New Order.

Ils ont notamment un pied dans les années 1980, bien que ces influences soient complètement relues sur Landing. Ainsi, Faster évoque une ouverture de Cure, – tel un Plain Song dénué de tout romantisme – cette structure allongée et muette. Vient aussi à l’esprit l’effet tunnel des rythmiques Krautrock, avec basse rebondissante. L’adresse de Githead vient du fait que si de telles structures accouchent ces derniers temps de formations incapables de susciter la moindre dynamique, eux parviennent à lifter et mélanger leurs savoirs-faire sans perdre d’efficacité. Before Tomorrow rappelle quant à elle un vieux Depeche Mode – la référence les ferait sans doute sourire -, surtout au niveau du refrain. Toujours ces battements métronomiques, que couvre une boucle de guitare, un riff juste tiède. Landing a des relents de shoegazing (guitare vrombissante et voix claire – le meilleur genre de rock des années 1990 ?) et Displacement and Time groove comme Kraftwerk (car Kraftwerk ont du groove), vocodeur compris. « Maximize » répète la voix, pour celui qui cherche à optimiser une performance. C’est réussi.

Les meilleurs titres sur Landing sont sans doute les plus atmosphériques et doux ; Landing chanté par Malka Spigel - la parité est assurée tout le long au niveau du chant. On est en terrain familier, mais c’est toujours plaisant, même confortable de retrouver ces nappes enivrantes et pleines de faux semblants : on se demande ce que Githead nous cache en jouant la carte pop. Pour le reste, c’est guindé, élégant et légèrement excentrique. Assurément moderne, peut être un peu lisse. "You don’t know me, so back off", avertit Malka sur Ride. Au niveau musical, dans les meilleurs moments, c’est à la fois métronomique, épique, groovy.

Même dans l’isoloir que nous concocte Githead pour restituer la sensation du cockpit, les vieilles rengaines reprennent le dessus. Des personnes qu’on ne voulait pas forcément croiser ni entendre, ces punks, vont apparaître. Over the Limit continue comme douce bizarrerie, Newman ressuscitant Wire dans une chassé croisé post punk qui dans cet environnement volontairement aseptisé, devient de façon inattendue une fantaisie.

C’est une musique qui reste avec vous pour quelques temps. Cependant, quelques longueurs, et une expérience qui, sur l’écoute intégrale de l’album, peut être frustrante. Si les morceaux à leur état individuel déploient d’indéniables performances, mais semblent toujours construits comme des openers, comme pour annoncer ce qui va suivre… et qui semble ici n’arriver jamais. Ce n’est qu’a l’arrivée de Tranmission Tower que les choses changent. L’album capitalise enfin l’émotion auparavant contenue et éloigne les menaces de stérilité. Cette faiblesse n’est par ailleurs pas automatiquement un défaut ; si vous cherchez un disque qui ne vous mène nulle part en particulier, Landing fera l’affaire.

Githead parvient à rester mystérieux malgré tout l’explicite qu’il met dans sa formule – phrases courtes et répétées, structures indestructibles éprouvées cent fois ; alors, d’abord, l’accélération ; le décollage, l’atterrissage, mais sans destination. Comme une grande boucle, une trajectoire en point d’interrogation. Les perspectives du mouvement, admirablement traduites en musique ici, seront peut être plus tard utilisées pour voyager de manière plus progressive – sans vouloir attribuer à Githead les qualités tripesques de formations qui en font leur ressort.


  • Parution : 9 novembre 2009
  • Label : Swim
  • Producteur : Robin Rimbaud
  • A écouter : Take Off, Lightswimmer, From my Perspective
 
  • Appréciation : Méritant
  • Note : 6.25/10
  • Qualités : rétro, groovy, shoegaze

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