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lundi 22 février 2010

Chris Smither - Time Stands Still (2009)




Parution : septembre 2009
Label : Signature Sounds
Genre : Blues acoustique, Folk
A écouter : Surprise Surprise, Someone Like Me, I Don't Know
  
Note : 7.50/10
Qualités : poignant, lucide, vibrant


« If you listen to your mama, you won’t never have no fun », avertit t-il sur Don’t Call me a Stranger. Malgré ce premier titre dépeignant la frustration d’un homme vieillissant trop vite, Time Stands Still pose avec le morceau éponyme des bases d’une épreuve sourde belle et finalement délicate, pleine de mélancolie. Un blues délavé autant que la manifestation d’une petite gloire, à l’échelle d’un homme. Souvent comparé à Bob Dylan, Mark Knopfler ou Peter Mulvey pour son style ou sa longuévité (quarante ans de carrière, mais "seulement" onze albums), Smither se détache pour avoir sa propre forme d’élégance, qui, comme avec les plus grands, ne cherche pas à cacher les fêlures. Pour tracer un lien avec ses influences, Smither reprend Dylan (It Takes a lot to Laugh, It Takes a Train To Cry) ou Knopfler (Madame Geneva).

Enregistré en trois jours et en groupe (chose rare pour Smither), chanté comme à partir de textes sauvés des eaux, le disque dégage une conviction très forte - qui s'explique par une certaine fierté de l'artiste a être alentour depuis 1966 sans faiblir, à l'instar de John Hammond par exemple. Les chansons s’adressent aux problèmes récurrents que rencontrent les faibles et les opprimés dans la population Américaine. Sur  Miner's Blues par exemple, c'est la vie avec un travail dangereux et nocif qui est évoquée. Smither raconte la façon qu’ont les gens de réagir lorsqu’ils sont soudainement victimes des failles béantes de leur système apparemment insubmersible, et qu’ils sont pauvres, vire miséreux, avant d’avoir pu réagir. En cela, la pochette, est très parlante ; appartement habillé comme les maisons du Tremé après le passage de l'ouragan Katrina. La défiance du guitariste blues vaut celle de toutes ces femmes et de tous ces hommes laissés pour compte sans toit ni décence, avec pour antienne : "Won't bow don't know How".

Surprise Surprise s’amuse, sur un groove imparable, de la naïveté ambiante “Are you worried ’bout your money? ‘course you are – who wouldn’t be? you thought that you were rich and then you turned on your TV…” Ne pas se fier à son timbre traînant. I Don’t Know, pleine de contrepoints improvisés, est radieuse, où Smither se met dans la peau d’un enfant qui adresse à son père des questions métaphysiques, et on qui préfère toujours lui répondre « je ne sais pas». Peut être une manière de signifier que toute les questionnements n’ont pas besoin de réponse, et qu’en musique comme ailleurs, les accointances et les symboles, les rôles de personnages qui déploient chaque fois leurs mystères suscitent davantage de questions que de réponses, que c’est ainsi que ça doit être. I Told You So est un rock plus rapide, qui exhume les aléas de souvenirs tempérés par la sagesse. Time Stands Still est peut être le chef d'oeuvre de Smither, un triomphe sur les tragédies et la difficulté pour beaucoup de vivre en Amérique, entre les victimes de catastrophes, la récession, le travail, l'absence de travail et la sensation d'être impuissant dans un pays qui dit l'être beaucoup.

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