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mardi 9 février 2010

Cornershop - Judy Sucks a Lemon For Breakfast


Ce duo anglais constitué du britannique d’origine indienne Tjinder Singh et de Ben Ayres, dont le nom est une référence à la désignation méprisante qu’ont les anglais pour désigner l’indien du coin de la rue, se sont rendus visibles avec When I Was Born For The 7th Time (1997) et son single Brimful of Asha. C'est un excellent mélange de conssonnances de la culture indienne – l’utilisation du sitar en est le principal indice, ainsi que quelques arrangements déjantés. Handream for a Generation enfonçait le clou en 2002, enfin, pour ceux qui s’y intéressaient parce que le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. Et aujourd’hui Judy Sucks a Lemon for Breakfast, titre assez sulfureux éventuellement découpable en deux parties grivoises et colorées. Encore un prétexte pour maculer la pochette du disque de rouge et de jaune, les couleurs de prédilection de Cornershop. Au niveau du son, on réhabilite à la fois la world music avec bien plus de désinvolture que Peter Gabriel, on ressuscite les Stones et les Kinks tout en les travestissant de putassier – hip hop ou disco. Les morceaux de Handream formaient ainsi un genre de papier peint des possibles, enchaînant morceaux de bravoure et d’endurance (Lessons Learned From Rocky I to Rocky III) et bizarreries intenses.

On pardonne le public des les avoir pris pour des one-hit-wonder, étant donné leur manque de régularité. Sept ans pour faire un disque… Et pourtant, ils parviennent sur Judy à effectuer le même melting-pot que par le passé, largement irréfléchi. Si l’on doit retenir qu’un seul titre, ici se sera au choix Who Fingered Rock ‘n Roll, prise néo-Stones des plus efficaces, le funky The Roll of Characteristics, le reggae puissant de Operation Push, la reprise de Bob Dylan The Mighty Quinn, ou le très Kinks sauce Bowie-Eno Judy Sucks a Lemon for Breakfast – et presque épique de surcroît. Cela juste pour souligner combien il est insensé de vouloir soutirer d’un tel disque un seul titre pour oublier tout le reste, même si l’esprit Cornershop est bien défendu par le clip de Lessons Learned Form Rocky I to Rocky III. Cependant, cela met en évidence aussi la grosse diversité qui domine un disque de Cornershop, et le rend peut–être seulement assimilable dans une relation classique – l’écoute du disque d’un bout à l’autre, les notes de pochette sous les yeux - plutôt que dans la découverte distraite par voie de Mp3. En vérité, les deux options sont intéressantes, la seconde conduisant sans doute à écouter en boucle Who Fingered Rock ‘n Roll et à oublier le reste.

Etranges adorateurs de succès, ils entretiennent avec leur public une relation très glam-rock, à la T-Rex ou Bowie – aussi décalée que sensuelle. Ils n’ont cependant pas, à deux, le charisme de l’une ou l’autre de ces stars, pas plus que l’abrasivité des groupes mod des années 60. Adorateurs de la foule, comme le suggère l’intermède Half-Brick qui les pose en harangueurs. En plus d'être partageur, leur son a un côté vicieux et tourmenté qui appartient à l’histoire à peu près depuis les débuts d’Eno avec Here Comes The Warm Jets (1974) – allusions incluses. Pas très étonnant, alors, que le duo ait signé à un moment donné sur le label de David Byrne (Talking Heads), Luaka Bop ; ses divergences world combinées à ses intentions perverses en font un bon challenger de l’association Byrne/Eno.

Tandis que la sitare est l’instrument favorisé pour souligner les intentions excentriques du duo lorsqu’elle se font le plus discrètes, sur Free Love par exemple les arrangements étonnants créent dans l’instant une alchimie nouvelle pour la musique anglaise. Soul et brit pop sont représentées et croisées sans effort. C’est de la pop de synthèse, un exercice de résumé, sans en avoir l’air. On n’en retiendra peut-être pas le plus important, les architectures inventives, mais seulement les accointances futiles ou pour le moins joueuses ; et c’est là la faiblesse d’un « groupe » qui atteint aussi ses limites dans la formule du duo. Même en terminant avec The Turned on Truth (The Truth is Turned On), une jam incantatoire de dix-sept minutes, ils ne nous donnent pas la mesure du travail accompli.




  • Parution : 27 juillet 2009

  • Label : Ample Play

  • Producteur : Tjinder Singh

  • A écouter : Who Fingered Rock'n Roll, The Roll of Characteristics, Judy Sucks a Lemon for Breakfast
  

  • Appréciation : Méritant

  • Note : 6.25/10

  • Qualités : original, varié, funky  

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