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mardi 16 février 2010

Shining - Blackjazz (2010)



Voir aussi la chronique de Grindstone (2007)

Parution : 18 janvier 2010
Label : Indie Recordings
Genre : Avant-garde, Métal
Producteur : Jorgen Munkeby
A écouter : Fisheye, The Madness and the Damage Done, Blackjazz Deathtrance
 
Note : 7.25/10
Qualités : bruitiste, original, sombre, audacieux


Les norvégiens de Shining, guidés par Jorgen Munkeby, guitariste, saxophoniste et chanteur du groupe influencé par Frank Zappa, King Crimson et Ornette Coleman, rencontrent Sean Beavan, producteur de Slayer, Nine Inch Nails et Marilyn Manson, pour un résultat tonitruant qui doit autant à Ministry, à Meshuggah qu’à Charlie Mingus, aux productions les plus extrêmes du label Warp et au rock progressif. La Norvège, nation du death métal, tient là l’un de ses groupes les plus à même de concrétiser toute en densité et en habileté l’incroyable musicalité de ses membres - mention spéciale au batteur. Là où beaucoup d’excellents practiciens n’ont pas l’inspiration et l’intelligence de construire grand et dur malgré la technicité de leur jeu, et tandis que de nombreuses formations métal tentent sans succès de reproduire en studio la violence extrême qu’ils produisent en live. Leurs précédents albums, In the Kingdom of Kitsch you Will be a Monster (2005) et Grindstone (2007) contenaient quelque peu l’énergie fulgurante de leurs concerts ; Blackjazz, quatrième album studio, semble être capable de la surpasser. 

Souvent crédité comme un groupe combinant free-jazz et death-metal – Shining est plus proche d’un genre synthétique plutôt qu’organique, détournant presque automatiquement les sons produits par leurs instruments pour un rendu plus grinçant et intimidant et vicieux que ce que même le death-metal le plus impétueux pourrait produire. Blackjazz est surprenant de bout en bout, hybride, jusqu’au 21st Century Schizoid Man final, reprise de Crimson qui semble complètement intégrée à ce genre de monolithe nouveau. Malgré un certain pendant foutraque, tout ce qu’il y a de tranchant dans le son presque entièrement sous contrôle de Blackjazz contribue à un tout cohérent, tour à tour épuisant et défiant l’auditeur.
Tantôt construits sur des riffs énormes et propulseurs, comme sur The Madness and the Damage Done (peut être un clin d’oeil à The Needle… de Neil Young?) ou plus souvent sur une rythmique indus – Fisheye, Blackjazz Deathtrance – les pièces se transforment presque toujours en plats de résistance dépassant cinq ou huit minutes. Deathtrance constitue un genre de sommet délirant de technique, de vitesse et d’intensité. Ce sont dix minutes pendant lesquelles on pense à Strapping Young Lad, tout en sachant que Townsend a décidé de cesser d’aller dans cette direction, pour des raisons évidentes de santé mentale… Omen conjure quand à elle les plus belles trouvailles expérimentales de Munkeby sans cesser de construire en crescendo et sans jamais abandonner son caractère menaçant. Les claviers omniprésents tournoient en arpèges diaboliques de manière caricaturale. Le saxophone exulte et s’entremêle aux sirènes synthétiques.

Les premières écoutes du disque vous feront sûrement sourire, de pure jubilation ou de moquerie ; pourtant, l’excès du disque est un excès d’intelligence, et sitôt que l’on réalise cela, Shining devient une formation captivante. La façon qu’ils ont de gérer leur éclectisme les place parmi les plus fins parmi la scène metal ; dommage que des nappes parfois envahissantes et des martelages inutiles donnent parfois l'impression qu'ils en font trop. Mais la répétition est aussi un moyen de rendre leur musique pénétrante.
 
En bien des points, ils ressemblent à un pendant Nordique de l’indus le plus extrême. Sean Beavan et quelques détails font écho à de fortes images de l’underground américain ; folie presque concise au regard du reste du disque Healter Skelter est une référence à Charles Manson ; tandis que Exit Sun est clairement inspirée de Nine Inch Nails, jusqu’aux « exit sun » largués à perdre haleine et un bouquet véloce et féroce en guise de final. Epique, abandonné, délirant et grotesque ; Blackjazz rassemble tout, ne cesse de construire, de monter, de s’exciter, révèle que l’on a affaire à un groupe progressif dans l’âme, incapable dfe rester au niveau de la décence, dans un étage.




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