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vendredi 23 avril 2010

JOHN GRANT - Queen of Denmark (2010)


OOO
poignant/sensible/original
Folk rock/rock progressif

Encore un disque dont beaucoup n’auraient même pas suspecté la possibilité d’une existence. John Grant, ancien leader des Czars, a failli mettre fin à ses jours quand l’aventure du groupe s’est achevée ; heureusement, les petits lutins de Midlake l’on pris sous les bras et, en leur compagnie, il a retrouvé la foi et entamé un voyage dramatique à l’intérieur de lui-même… Avec un humour certain, puisqu’il évoque un temps « when Sigourney Weaver was killing those aliens » pour déclamer son amour à la S.F. télévisée.
 
Queen of Denmark assume une imagerie plutôt surprenante et décalée, en réalité simplement due au fait qu’il s’agit de l’extravagance vivant dans l’esprit de Grant, du moins dans le coins les plus adolescents de son esprit, ceux où il a puisé l’émotion la plus vive et l’humour noir, là où les visions de l’espace et les envies de fuite complètent de façon cocasse les histoires d’amour de représentations terriennes.

La voix de Grant est magistrale sur TC and Honeybear. Elle donne à Queen of Denmark la couleur d’un travail « comme rien entendu auparavant, mais tel que tout ce que vous avez entendu auparavant », pour reprendre l’idée d’un journaliste anglais. C’est de l’émotion usée qu’il est question, ou peut être davantage de l’émotion fraîche passée à travers un filtre d’inspirations qui ont toujours paru ringardes à tout le monde (Supertramp) et qui prennent ici leur revanche.

Comme la plupart des titres, Tc and Honeybear commence par un arpège (guitare ou piano) qui dégage déjà une première émotion. Cependant Grant n’exprime pas ses sentiments de manière directe ; il va laisser ses mots illustratifs dégager la voie vers un point culminant, une révélation ; un peu à la manière d’un livre pour enfants qui se feuillèterait et, de phrase en phrase, de vers en vers, nous fairait atteindre une dernière double-page qui attendait de se déplier en relief sous nos yeux émerveillés. Toute la subtilité d’artiste de Grant est de sous-jouer la sentimentalité au profit d’images qui doivent nous amener d’elles-mêmes à ce que le chanteur a lui déjà trouvé, ses propres découvertes du pouvoir musical. Son approche se fait à petits coups répétés, comme l’illustrre bien Where Dreams go to Die, à la fois familière et trop insistante, obsédante même, pour l’être vraiment. Grant a la qualité de se trouver en l’aise en position de confesser ses doutes, et de le faire de manière plus maligne que catholique.

Toujours sur le premier titre, une choriste fait décoller le morceau, en lui donnant une teinte iréelle et puissante, avant que la voix de Grant ne s’élève pour un résultat hors du temps… et de l’espace ?

Dans cette construction douce et progressive, viennent se bousculer des images de métamorphose, les aperçus d’un déséquilibre soudain, d’un changement de matière inopiné, comme si rien n’était acquis et sans que rien ne cherche à être gagné ; Grant préfère moquer, utilisant l’humour noir comme élément quasi philosophique, questionnant sur l’inconstance. « The arrogance it takes to walk around the world the way you do / it turns my brain to jelly every time.” Un éternel recommencement que le jeu amoureux ; une confrontation.

Mais cela restera, au premier abord, un disque de ballades impressionnantes qui culmine avec It’s Easier et Outer Space et se laisse interpréter par Midlake (dont on peut reconnaître un sens iné de jouer la musique comme plus personne ne la joue, pratiquement comme si le rock n’avait jamais existé). Sa qualité progressive et constante réserve toujours de nouvelles surprises, chaque morceau opère comme une nouvelle étape vers un idéal loin des repères, aux côtés des disques d’artistes habités, à un moment donné, de sentiments qui transcendent ce qui peut être exprimé dans les formes.
 

 

2 commentaires:

  1. Excellent, excellent, je compte l'acheter rapdiement, ces derniers jours je n'ai des coups de coeur que pour les univers musicaux masculins.

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  2. Oui très bon disque préférable à The Courage Of Others (même si ce n'est pas comparable). On peut dire merci à Midlake sur ce coup.

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