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samedi 8 mai 2010

Serena Maneesh - No 2 : Abyss in B Minor (2010)



Parution : mars 2010
Label : 4AD
Genre : Shoegaze, Pop, Bruitisme
A écouter : Ayisha Abyss, Reprobate!, Melody For Jaama

Note : 7.25/10
Qualités : groovy, soigné
Extrait de la chronique de Pitchfork (traduction) :


Lorsque Sufjan Stevens apparaît dans les crédits du premier disque du groupe norvégien Serena Maneesh en 2006, cela semble assez aléatoire – sa pop douce, fraîche et orchestrée étant bien loin de leur embardée légèrement effrayante. Serena Maneesh a finalement produit une suite, avec Sufjan de retour, qui ajoute des fioritures à peine perceptibles (vibraphone, flûte, piano) à l’extase générale. Ici, la présence de Sufjan est un peu plus logique. 

Cette fois-ci, Serena-Maneesh met le challenge de Loveless (1991, My Bloody Valentine) de côté plus courageusement et bravement que n’importe lequel des autres groupes shoegaze du moment. Si la plupart des nouveaux utilisateurs de la pédale d’effet se contente de laisser leur guitare gémir pour améliorer leur riffs diffus, le Serena-Maneesh utilise bruitiste et pop l’un contre l’autre, mettant en scène une guerre interne dans chaque morceau. Le groupe sait écrire des crochets mélodiques, mais ces crochets doivent trouver leur chemin à travers des couches successives de bruit ambiant pour trouver la lumière. Pour atteindre le deuxième morceau, I Just Wanna See Your Face, vous devez d’abord traverser Ayisha Abyss, une ouverture instrumentale motorique de sept minutes parsemée de bribes insondables de conversations voilées. Et vous pensiez que I Wanna See…, une love song de trois minutes, se révélerait beaucoup plus conviviale, mais non, pas vraiment. Même là, tout semble se battre contre tout le reste, comme des riffs de guitare à demi-formés se boucculent les uns contre les autres, et la mélodie, même bien faite, ne se décide jamais qu’a moitié. Serena-Maneesh fait travailler vos oreilles.

Le plus souvent, le groupe récompense cette attention. Il y a ici presque autant de Primal Scream à l’époque de XTRMNTR qu’il y a de My Bloody Valentine. C'est amusant d’entendre la façon dont ils orchestrent le chaos sur une chanson comme Honey Jinx, où, à un moment donné, vous entendrez une flûte, des carillons et un chant narcotique quasi-médiévaux, avec un riff misanthrope de doom-metal pour accompagner. Sur le morceau de fermeture Magdalena (Symphonie n ° 8), les guitares acoustiques et l’utilisation de bongos adoucit l'humeur, mais ne peuvent percer l'épaisse couche de drone visqueux qui contamine tout.

Ma chronique :
Ayisha Abyss pose la barre haut ; l’ambiance glaciale et magnifique faite de sons entrecroisés, de tonalités différentes, et le rythme métronomique se développent en une longue plage aussi rêveuse qu’elle est inquiétante. C'est l'un des quelques titres qui annoncent une direction plus originale, presque dansante, à la musique de Serena Maneesh. Emil Nickolaisen confie adorer le rythme, et larrivée au sein du groupe du claviériste Aadne Meisford, fan de Kraftwerk, Neu!, Cluster, etc. y est sûrement pour quelque chose.
Des ambiances ouatées ressurgissent régulièrement, sur la fin de Reprobate!, sur Melody For Jaama ou sur Magdalena à la fin (qui distille une ambiance vaguement easy-listening), et on ne peut que saluer le travail sur les textures qui fait que l’on passe un moment agréable à l’écoute de Abyss in B Minor. Tout cela manque pourtant un peu de focus, de repères, comme si l’inertie était trop grande. Au moment de pièces comme Blow Yr Brains in the Morning Rain, cela joue en leur faveur puisque on a l’impression d’un flottement.


Ce disque est un grower. Peu marquant au début, il devient de plus en plus passionnant au fur et à mesure que l'on se met à apprécier tous les détails sonores qui le constituent. Et Emil Nickolaisen, qui produit le disque, apparaît peu à peu comme un possédé du son comparable à Kevin Shields. Serena Maneesh a cette étincelle qui manque à nombre de formations inspirées par My Bloody Valentine ; la volonté de non seulement de recréer mais de produire des sonorités, des textures inédites. Ayisha Abyss, c'est d'abord cela. Serena Maneesh peuvent trè-s bien être les nouveaux chantres d'une culture rock portée sur l'innovation et l'invention autant que sur une esthétique très poussée. Pour couronner le tout, il y a dans les quatre premiers morceaux au moins deux titres imparables (Reprobate! et Melody for Jaama). On ne sait pas encore jusqu'où porte leur intérêt, mais ils sont en passe d'être parmi les formations les plus excitantes du vieux continent.

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