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jeudi 7 octobre 2010

Korn - Remember Who You Are (2010)


Parution : juillet 2010
Label : Roadrunner
Genre : Nu metal
A écouter : Oildale (Leave me Alone), The Past, Let the Guilt Go

O
Qualités : groovy, sombre

Trop de jugements sévères voient en Korn une aventure dont la source s’est complètement tarie ; et le chanteur Jonathan Davis serait une mémère au bas-ventre desséché se servant du producteur Ross Robinson comme d’un déambulateur, sans parvenir à ne donner que l’illusion de relief pour une musique non plus ronde, grasse et excentrique mais au contraire plate comme un décor en carton.
Pourtant, la générosité de Davis et son dévouement à une cause pas très claire mais vaguement musicale, il faut bien l’admettre, est intacte.  Même lorsque il s’est épris d’indus en empruntant à Nine Inch Nails et co. sur See You On The Other Side (2006) et le disque sans titre de 2007, il est parvenu à en tirer quelque chose. Pas forcément des disques qui feront date, mais ils avaient suffisamment d’épaisseur  et de complexité pour nous intéresser. Davis se surexpose largement dans chaque disque de Korn. Dans ces conditions, on peut dire que ce n’est pas sa sincérité qui s’est ébranlée ; mais qu’il suffit que son humeur change pour rendre à priori quelque chose de différent. 
Au moment de Remember Who you Are, le neuvième album (le patronyme Korn III est une référence au fait qu’il s’agit du troisième disque enregistré avec Robinson, les deux autres étant les deux premiers du groupe), les objectifs sont tout autres ; retrouver le faste de Life is Peachy, deuxième album (1996) et de l’aveu de Davis, le meilleur de Korn. De quoi réhabiliter les fans, le soutien primordial d’un groupe qui a beaucoup compté sur cette communauté d’ados à dreadlocks assez malins pour être capable de manger aux râteliers du rap comme à celui du métal « gothique ».
L’aspect corbeau entretenu par Davis est demeuré suffisamment convaincant après qu’il ait abandonné tout humour sur Tearjerker (See you on the Other Side). Remember Who you Are, encore une fois, n’est pas spécifiquement drôle. Si Davis parvient à se dépasser à nouveau vocalement, c’est pour exprimer le dépit, ou ce qui y ressemble. Ses intentions sont de plus en plus difficiles à suivre, mais c’est sans doute parce que ses talents ne sont pas constants.   
Le disque commence fort, si l’on ignore l’introduction inutile, avec Oildale (Leave me Alone). Un morceau qui fustige un ancien ami médisant, qui ne sera plus après ça un ami bien longtemps. Pop a Pill est un titre martial est un peu grand-guignol, sur lequel Davis nous refait le cinéma habituel, jouant assez bien l’oppression nerveuse. On se dit que  cette façon de surjouer est finalement une force qui donne au groupe son identité, pour le meilleur et pour le pire (ça devient toujours purement folklorique avant d’être déprimant). Il y a aussi cet étrange acharnement à assembler dans leurs morceaux des bribes schizophrènes, comme s’il y avait là la preuve de leur inspiration. Cela marche bien sur The Past, dont il faut reconnaître l’excellence des premières notes. D’un autre côté, les refrains sont souvent martelés – Fear is a Place to Live, Let the Guilt Go – jusqu’à rendre l’auditeur sceptique. S’agit t-il de slogans ? De revendications ? De fureur, de désespoir, de l’esprit farouche d’une jeunesse éternelle ? D’une attitude de dédain purement culturelle ?
Malgré son travail remarquable sur les dissonances, la batterie, etc., on dirait que Robinson resserre finalement le corset d’un groupe qui mériterait, après quine ans de carrière, de se projeter enfin dans des voies vraiment différentes. Quelle formation a besoin d’une tradition, et d’utiliser un jour l’expression de « retour aux sources » ?  Quant à ces choix, on peut croire Korn victime de sa crainte à ennuyer ses fans, et on peut imaginer que le premier d’entre eux est Davis lui-même ; dans son affection pour Korn, il a l’impression en replongeant dans l’écume de son passé de retrouver une partie de sa personne.

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