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mercredi 3 novembre 2010

Neurosis - Live at Roadburn (2010)



Parution : 2010
Label : Neurot Recordings
Genre :  Doom metal, Post-Hardcore
A écouter : Given to The Rising, the Doorway

O
Qualités : sombre, puissant, hypnotique
 
Neurosis, groupe de Oakland, Californie, a inventé un scène ; Isis, Cult of Luna, les groupes signés sur leur label et ouvertement inspirés de leur son à eux rencontrent  plus en plus de succès au fil des années. Aujourd’hui, Mastodon ou Baroness, deux groupes forts d’un succès qui en dit long – sur la légitimité du rock progressif  - se réclament de Neurosis.  C’est comme s’ils avaient fait vibrer une corde sensible encore jamais effleurée jusque là, et dont le son s’est amplifié jusqu’à cette tournée de 2007 en support de leur dernier disque studio, Given to The Rising (2007). 
 
Ils célébraient alors leurs vingt ans d’existence, et n’avaient plus grand-chose à voir avec ce qu’ils étaient à leurs débuts. Depuis le punk hardcore de Pain of Mind (1987), les six caverneux esthètes se sont peu à peu transformés en une engeance quasi-mystique – mais inutile d’ajouter des décors superflus là où ils se sont taillé un solide et réel piédestal de pierre. Leurs disques récents,  A Sun that Never Sets (2001à) et The Eye of Every Storm (2004), les avaient dotés d’une nouvelle aura. Burn, le premier titre de …Storm, était étrangement lent, évoquant plutôt la douleur d’une vieille âme que la brûlure  agressive d’une rage consumée. Et tous le disque était à l’avenant évoquant des paysages enneigés où le son s’étouffe à force de circonvolutions et perd son tranchant primaire avant d’atteindre l’oreille de l’auditeur.
 
Ecouter les disques studio de  Neurosis, c’est toujours une révélation. Parce que c’est une musique exceptionnellement riche, sans cesse en recherche de spiritualité et de sensations précises et complexes qui ne se contentent pas d’être le reflet d’une noirceur intérieure – elles sont cette noirceur. (C’est un peu comme lorsque Coppola a dit qu’Apocalypse Now n’était pas sur la guerre au Viet Nam, mais qu’il était la guerre au Viet-Nam). Dans ces conditions, en live Neurosis n’a pas  d’autre choix que de reproduire fidèlement les morceaux qu’ils ont préparé avec tant de soin et tant d’images en tête pour les disques.

Live at Roadburn, enregistré en 2007,  contient une majorité de titre des deux derniers albums, à l’exception notoire de The Doorway, titre d’ouverture abrasif et annonciateur sur Times of Grace qui, en position finale, garde son aura symbolique. Si l’expérience de ce live enregistré n’est pas à la hauteur de ce que les plus chanceux ont pu expérimenter en concert, il permet ou moins d’avoir quelques réflexions sur ce qui, dans un autre monde, feraient de Neurosis un groupe banal. Pour commencer, c’est bien du métal, pour toute leur symbolique. Qu’elle leur appartienne en propre est moins courant. 
 
Given to the Rising ouvre ce concert, et c’est un des morceaux les plus impressionnants de la carrière de Neurosis. Il n’y a rien d’autre qui égale ce premier titre à part peut-être le dernier, qui est The Doorway.  On dirait que Neurosis, avec le recul, fait toujours un peu plus peur qu’avant. Moins violent qu’en 1996 ? Ce n’est tellement sûr, mais c’est une violence plus sournoise, qui monopolise vos sens. Faute à un son devenu panoramique, proprement rugissant, faute à une perfection sans cesse plus grande – et à toutes les sonorités organiques et cinématiques parfaitement restituées ici -, Neurosis demande un investissement toujours plus important. Même les moments de calme, comme au milieu de Distil, ont une lourdeur magique et harassante. Une progression effrénée et  plus enveloppante à chaque minute qui passe – à la fois chaos mental provoqué par le manque de spiritualité et la recherche effrénée de leurs propres esprits. Le live, à peine plus approximatif que le studio, suffit pourtant à donner l’impression que tout est ouvert à une autre dimension incontrôlable – et imaginer Neurosis perdre le contrôle de leurs compositions parfaites (Crawl Back In, A Season in the Sky, Water is Not Enough), ça provoque l’appréhension de ce qu’elles peuvent devenir. 
 




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