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James Vincent MCMORROW

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dimanche 27 février 2011

THE TWILIGHT SINGERS - Dynamite Steps (2011)


OO
intense, soigné, sensible
Rock Alternatif, soul

Seul membre permanent des Twilight Singers, Dulli mime toujours tout quitter pour les créatures chéries plantées dans son lyrisme baroque, comme s’il pouvait abandonner sa carrière pour donner vie à des relations capables de réaliser les extraordinaires bouffées de chaleur humaine et de rédemption sentimentale dont il explore l’éventualité. Sur Wave, aux abois : « Toi et moi pourrions aller n’importe où »… Il remet en jeu les limites de sa voix – faisant souvent fi de la justesse harmonique – pour rendre vraies ses histoires, partageant équitablement ses énergies entre physique et psychologie. Il excelle en cela, puisqu’il parvient à rendre crédibles et même touchantes, en musique, des pensées dépourvues de toute concrétisation. 

Dynamite Steps est cependant une oeuvre réconciliée ; l’aspect charnel est largement suggéré par le choc des guitares, par la richesse et l’amplitude des sons, par l’utilisation subtile d’éléments électroniques, et la lenteur de certains passages suscite une sensualité délicate. Late Night in Town et She Was Stolen ont ce bord, tout en parvenant, du fait de la présence vocale de Dulli, à être racés et séduisants. Greg Dulli avait coutume de dire que, doté d'une meilleure voix, il se serait mesuré exclusivement à des reprises de classiques soul Motown. Avec The Beginning of The End, il sonne mieux que jamais comme un artiste soul, dont les compromis sont parfaitement assumés.
Parfois soupçonné de manipulation, les choses deviennent intéressantes lorsqu’on se rend compte que Dulli apparaît lui-même manipulé. Sa dualité et son remords jettent des ponts, entre lui et nous, et encore entre lui et cette autre personne qui n’est peut-être pas une femme, mais la enveloppante et pleine de propositions. Les Twilight Singers, et leur nom prend son sens, ont par le biais de Dulli cette aisance de rendre en cinémascope un monde noctambule tentateur, empli d’enseignes néon clignotantes, de fumée bleue, d'argent dilapidé et de plus de débauche et de vice que ce que la plupart des gens expérimenteront dans toute leur existence. En haut, la lune porte invariablement des lunettes noires, c’est le visage de plus en plus rond d’un Dulli nullement fatigué malgré qu’il approche la cinquantaine, et que certains verraient voilé du halo jaune du traître.

Les Twilight Singers reprennent du service quand toute la ville se couche, et retournent se coucher à l’aube, comme le dépeint le morceau-titre, long et langoureux telle la dernière défiance avant de s’effacer, de se déliter. Sur Dynamite Steps, Dulli essaie de former un ensemble pouvant faire écho à l’ensemble de son œuvre – une douzaine d’albums en comptant son disque en solo et sa virée avec son ami Mark Lanegan (ex-leader des Screaming Trees) pour les Gutter Twins. Be Invited profite de sa prestation d’ailleurs. Lanegan, au ton toujours satanique, en fait inévitablement le sommet pseudo-gothique du disque. Waves, titre rageur placé en suivant, chasse toute sensation que l’on est entrain d’écouter de la pop. Le ton, le rythme, l’intensité, tout est lâché en quelques minutes. 

La façon dont Dynamite Steps est séquencé, développé, en fait un grand disque. On retient, par exemple, ces soli fiévreux – sur On the Corner, Blackbird and the Fox, émaillant l’ensemble.
Get Lucky et ses cordes remarquablement soignées, puis On the Corner, le single extrait de l’album, laissent croire que la musique des Twilight Singers peut être aussi lumineuse qu’elle est ténébreuse. Inutile pour l’auditeur, et, à fortiori, pour Dulli, de choisir. Ce n’est pas de l’indécision, mais plutôt une sorte de révélation que les choses ne sont pas sans équivoque. Cela servi d’un seul tenant, avec un sens de l’espace et des atmosphères très agréable. Gunshots, avec un chorus soul soutenu par Joseph Arthur, et son vague air de générique de fin, est un autre moment fort du disque. 

Il se pourrait à ce propos que les Twilight Singers ne nous servent en réalité que des génériques de fin, dans la lignée des Afghan Whigs pour l’ère grunge. On réalise que Dulli a beau avoir 25 ans de carrière à sa poursuite, il n’a pas encore lieu de mettre un point final à son grand imaginarium sexo-sensuel. On a là une succession de petites morts ne réalisant jamais les fantasmes poursuivis. Le chanteur garde ainsi une fraîcheur grisante sans avoir changé sa formule ni baissé d’intensité. Rares sont les groupes à avoir un tel pouvoir de régénération.

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