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James Vincent MCMORROW

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mercredi 30 mars 2011

Low - C'mon (2011)




Parution : avril 2011
Label : Sub Pop
Genre : Slow core, Folk, post-rock
A écouter : Especially Me, Witches, Try to Sleep

7.50/10
Qualités : doux-amer, envoûtant, poignant 
C’mon est un disque à la beauté totale. Apaisé en apparence, parfois triste aux entournures, de cette tristesse lointaine et mystérieuse capable de maintenir en éveil, sur nos gardes, alors que la cadence à laquelle vont les morceaux aurait plutôt tendance à nous bercer. L’album d’un son longuement maturé, consciencieux, muri à Duluth, dans le Minnoseta, là où il est né dans un effort pour contrer la vague grunge, en 1993. On devine son cœur plutôt penché vers les années 70, toutes les turpitudes douces-amères du folk d’un Neil Young circa On the Beach (1974) rejaillissant, sur Witches la production enveloppante, enivrante, en plus. L’occasion pour l’ami Dave Carroll de jouer du banjo. 
Ceux qui sont le mieux au fait de la longue carrière de Low voient en C’mon des touches de toutes leurs différentes périodes ; Matthieu Gandin, sur son blog Random Songs, le défendait en le comparant à leurs premiers disques, I Could Live in Hope et Long Division, mais en plus lumineux. La musique de Low s’est rarement élevée au dessus d’un murmure, laissant au vide vertigineux le soin de faire naître une tension dramatique au creux de leur musique. Au cœur du groupe, à son origine, le couple constitué de Alan Sparhawk, admirable chanteur et guitariste, et de Mimi Parker, à la batterie et au chant également. Trio à leurs débits, ils étaient accompagnés de John Nicols à la basse. La percussion de Parker se limitait à une caisse claire et un charleston ; cela au moins n’a pas changé ; le son du groupe s’en en revanche étoffé, pour faire cohabiter dans une atmosphère suspendue, la lourdeur maussade qui nous parle parfois de résignation, et une légèreté aérienne.
En 2007, Low sortait Drums and Guns, un disque meurtri, sanglant à leur manière, en réaction à la guerre en Irak ; le chapitre le plus surprenant de leur carrière. C’mon semble en revanche déconnecté de tout rapport avec le temps présent, se complaisant avec un plaisir coupable dans ses brumes, concerné par rien d’autre que sa propre aura. C’est l’équivalent d’une caresse, qui se passe de refrains ostentatoires mais pas de mélodies chatoyantes. C’est comme si Low, au sommet de sa maîtrise, avait enfin pu rendre ce qu’ils leur devaient au forces spirituelles qui lui ont permis de progresser depuis leurs débuts. Sparhawk a dans le temps participé à des projets parallèles (Retribution Gospel Choir…) qui lui ont appris à développer encore son pouvoir d’expression, touchant maintenant à une forme de confrontation encore plus enfouie, sans doute incapable de voir le jour ouvertement. Un combat souterrain entre ombres et lumières, une danse tournoyante qui, si l’on pouvait s’y inviter, nous donnerait le vertige. On se contente amplement du délice de survoler la scène. Galvanisé, les couple a avancé tous les éléments musicaux isolés qui les ont émerveillés au fil du temps, pour les lier sur C’mon
Ce sont chants à l’unisson, si complémentaires, des deux vocalistes tout au long du disque, qui sont la qualité ma plus marquante de leur interprétation ; mais c’est aussi harmonies désarmantes, arrangements d’une rare intelligence, lenteur poignante et envoûtante (Majesty Magic), capacité à transformer la répétition en félicité épique (Nothing but Heart), langueur infinie avec pedal-steel sur Done, résonance quasi-spirituelle (Nightinsale), hymne de bord de lit (Try to Sleep), sensibilité métaphysique (Especially Me), folk désespéré sur Something is Turning Over. Sparhawk met son œuvre en perspective:  « I don’t think we’ll never see the end », mais ce n’est pas le dernier mystère.  Il avertit juste avant les dernières notes : « Get up while you’re young ». « Abandonnez tant que vous êtes jeunes ».  

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