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James Vincent MCMORROW

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Trip Tips - Fanzine musical !

lundi 23 janvier 2012

Jah Wobble & Julie Campbell - Psychic Life (2011)


Parution : novembre 2011
Label : Cherry Red

Genre : Dance rock, Disco, Post-punk

A écouter : Psychic Life, Phantasms Rise, Slavetown (Part I)

°
Qualités : feminin, intense, envoûtant

Les britanniques Jah Wobble et Julie Campbell ont un vingtaine d’années d’écart d’âge. Jah Wobble (ou John Wardle), poursuivit une carrière solo de très bonne tenue, s’attirant les collaborations percutantes, de John Lydon (Johnny Rotten des Sex Pistols) à Sinnead O’Connor, de membres du groupe krautrock allemand Can à The Edge (U2). Vers la fin des années 80, il commence à écouter de la musique d’Afrique du Nord, d’Europe de l’Est ou d’Asie de Sud-Est, et fonde Invaders of the Heart, un projet expérimental. L’exploration incessante de confins sonores devient alors la raison d’être de l’artiste. Il fonde son propre label dans les années 1990 et travaille dans le même esprit que le plus jeune Damon Albarn (Blur). Il finit par s’attaquer au jazz en 2011, en enregistrant avec son Modern Jazz Ensemble un disque hommage à ses héros.

Campbell était à peine née lorsque le groupe post-punk Public Image LTD fit paraître le percussif et violent Metal Box (1979), disque sophistiqué et parfait exemple de la façon dont la musique punk se transformait grâce à l’exploration de nouvelles possibilités créatives. De cette musique, Campbell appréciait sans doute l’ambition de transformer une musique brute en expérience sollicitant tous les sens de l’auditeur. Le plus important de ces sens : le besoin de qu’a cet auditeur de vivre la musique en la dansant. C’est ce qui fait qu’un jour dans le passé, et encore dans l’avenir, le post-punk et le disco formeront des chansons de la trempe de celles que contient Psychic Life. Sur Metal Box, les lignes de basse terribles étaient l’œuvre de Wobble.

Le début de sa carrière, en 2004, avec sa seule guitare et un enregistreur 4-pistes, vit la genèse d’un son cru et pourtant atmosphérique. Six ans plus tard, la jeune auteure, chanteuse et guitariste de Manchester élargit le public de ses premiers singles avec l’album Nerve Up (2010) qui reflétait la sensibilité de groupes post-punk locaux tels que les Buzzcocks. Lonelady y faisait preuve de détachement, plongée dans une méditation musicale donnant voix à des inspirations telles que Public Image. L’angularité, la tension de sa musique rappelait la musique produite par les labels Factory ou 4AD dans leurs âges d’or. Mais c’était une musique sans cesse sur la brèche, en questionnement. Intense, Julie Campbell traçait avec pouvoir hypnotique et autorité une ligne entre guitares et pop électronique dépouillée. Réunis par Steve Beckett, le parton de Warp, le label Londonien sur lequel Nerve Up est paru, les deux musiciens se sont trouvés une vision commune, et des humeurs à partager. Avant la naissance de Psychic Life, Wobble en était au stade où, après 15 ans d’avant-garde, il souhaitait renouer avec certains des éléments rock qu’il avait abandonnés. Pour cela il fallait passer par le guitariste de Public Image LTD (et pour un temps des Clash), Keith Levene, et sa pédale d’effets FX.

Son apparition sur deux morceaux du disque est là pour parfaire un album très soigné, pensé en osmose, et résultat d’une inspiration étonnante. Son efficacité concise, la qualité de ses mélodies, la profondeur de ses arrangements ainsi que l’utilisation d’éléments faits pour séduire le corps autant que l’esprit, tels le rythme hip-hop solide du morceau-titre, devraient assoir la popularité des musiciens co-crédités, sans barrière générationnelle. Pour ceux qui connaissent Wobble depuis longtemps, ils apprécieront la façon dont il fait l’acrobate autour de structures contemporaines inspirées du krautrock, de la disco, du dub voire de la house music pour Tightrope, le premier extrait de l’album.

Le temps d’arriver sur la plus abstraite Phantasms Rise, et le style change, la trame est lancinante et pleine d’aspérités méticuleuses. Après Feel, une autre chanson à l’interprétation détachée et à l’ambiance glaciale, Slavetown (séquencée en deux parties) apporte une belle sensualité, non sans rappeler le funk asexué de Prince. Campbell y questionne la sensation d’enfermement que lui procure Manchester. La ‘vie psychique’ évoquée pourrait être cette bataille, tout à la fois mentale et physique, contre l’envie de s’échapper de son carcan de vie. En fracture avec son environnement, elle fait un album sur le sentiment, ou son manque. Pour Wobble, Psychic Life n’est qu’un nouveau produit de ses talents visionnaires et son besoin de renouvellement constant ; alors qu’il avait simplement trouvé dans la voix de Campbell l’élément qui lui permettrait d’atteindre une nouvelle plénitude musicale, celle-ci a une inspiration assez puissante pour faire de cet album une œuvre psychique à la hauteur de son titre.









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