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dimanche 29 janvier 2012

Stabat Akish - Nebulos (2012)


Parution : janvier 2012
Autoproduit
Genre : Instrumental, Progressif, Jazz
A écouter : Troïde, Le Chiffre, Un Peuplier un Peu Plié

°
Qualités : Varié, original

Sur le très beau site internet de Stabat Akish, une phrase de Frank Zappa donne le ton. « Quand quelqu’un compose de la musique, ce qu’il ou qu’elle écrit sur un bout de papier est à peu près l’équivalent d’une recette de cuisine, si l’on considère qu’une recette n’est pas le plat, juste un ensemble d’instructions pour la confection du plat ». Maxime Delporte, le compositeur principal et contrebassiste de ce sextet Toulousain étonnant, était l’invité de l’émission de radio Vraiment Autre Chose (sur Radio Radio, 106.8) aussi accompagné de Marc Maffiolo, saxophoniste. Delporte y reconnaît n’être venu à Zappa que dans un second temps. Il préfère se rappeler au bon souvenir du Court of the Crimson King (1969), un disque emblématique de la musique progressive des seventies, celle d’un groupe, King Crimson, spectaculaire. Zappa, Maxime raconte l’apprécier pour son œuvre, son histoire, sa discipline avant tout. Les comparaisons de la musique de Stabat Akish à l’iconoclaste américain aux multiples talents sont pertinentes pour l’essentiel ; il s’agit dans les deux cas d’une partition très écrite. La musique de Stabat Akish est préfigurée dans le détail.

La configuration du groupe est étonnante ; Guillaume Amiel joue du vibraphone et du marimba d’un côté, Rémi Leclerc du Fender Rhodes, Clavinet et clavier analogique, de l’autre. Les colorations de clavier et de marimba sont l’un des meilleurs signes distinctifs du groupe, auxquels se rajoutent une batterie qui ne vient pas du forcément du jazz mais davantage de l’afrobeat. Marc Maffiolo assure donc quant à lui la partition de saxophone ténor et basse (un instrument plutôt rare), tandis que son complice Ferdinand Doumerc officie au baryton, ténor, alto, ainsi qu’à la flute traversière et, on a pu en témoigner lors du concert de lancement de Nebulos, à d’autres instruments moins recommandables. Ces deux-là ont des choses à se dire, et forment au cœur de Stabat Akish un duo puissant, divertissant et versatile, dont les phrases musicales sont moins retenues en concert que sur disque. Là, l’improvisation brise le carcan, les morceaux changent de format et bénéficient d’arrangements originaux. En concert, Marc est aussi le chef d'orchestre d'un amusant sound-painting ; il montre en la matière un imaginaire foisonnant. La pratique, amusante, qui consiste à dicter aux musiciens, en temps réel, une partition espiègle, est bien dans l’esprit du groupe. Paraît t-il que la couleur d’un sound-painting dépend de ce que les musiciens ont mangé auparavant. On revient donc à la cuisine !

En concert, la musique de Stabat Akish est didactique, elle a un côté presque enfantin ; ainsi, Boletus Edulis est introduit comme une cueillette de champignons, et la part belle est faite aux utilisations amusantes des instruments. Le disque est plus mystérieux ; il est comme d’observer le ballet d’une petite clef enchantée qui ouvrirait les portes de mondes miniatures, qui nous ferait visiter la mécanique des horloges, entrer dans les troncs résonnants des arbres et descendre des volées d’escaliers secrets. Le groupe mêle plusieurs dimensions, graves, burlesques, avec une verve sautillante, particulière. La suite Sproutsgermes » en français), profite de l’intervention de la comédienne Sarah Roussel, narratrice impromptue qui dérive énigmatiquement. On la retrouve sur Troïde, la pièce centrale de l’album, qui culmine dans cette assertion « je n’ai même pas réussi à cultiver ma salle de bains ». C’est quand même bien d’écouter des disques en français pour entendre de telles phrases.

Le vinyle, support de prédilection de ce nouveau disque, ne distingue pas les différents mouvements de Sprouts, et les morceaux se fondent les uns aux autres comme les scènes du film La Clepsydre (1973), chef d’oeuvre du polonais Wojciech Has. La version téléchargeable (via un bon glissé dans la pochette du disque vinyle) permet d’y voir plus clair : la quatrième partie isolée de la suite Sprouts, par exemple, est un moment assez approfondi qui voit le groupe s’enfoncer dans la mélancolie.

Leur ressort, leur capacité à susciter les contrastes est très agréable pour l’auditeur. La fameuse Vache-Kiwi du premier album correspond ici à Fast Fate, un morceau de type dessin animé ; La Serrure est un autre morceau amusant, à la fois tendre et plein de suspense. Finalement, le mystère est résolu à la fin de l’album, avec Le Chiffre ; un hommage à Lalo Shiffrin, compositeur de charmantes musiques de films dont l’influence s’impose, rétrospectivement, avec évidence à la musique de Stabat Akish. La pochette de l’album, dessinée par Maxime, symbolise un groupe soudé, en osmose, et renvoie à ce que Stabat Akish dégage de plus enfantin. L’éléphant est aussi un peu à l’image de la musique du disque, que l’on peut entendre barrir à l’occasion.

IL ne me reste plus qu’à remercier Stabat Akish pour leur belle prestation du 21 janvier au Mandala, à l’occasion de la sortie de Nebulos. Le disque, autoproduit, est disponible, en vynile seulement, au magasin Made in Jazz à Toulouse, et sur le site internet du magasin.

http://stabatakish.com/












2 commentaires:

  1. Et Stéphane Gratteau à la batterie !

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  2. Ah mince autant pour moi j'étais sur d'en avoir parlé. En plus j'aime beaucoup les batteurs :)

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