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jeudi 27 septembre 2012

Lightning Bolt - Oblivion Hunter (2012)





Parutionseptembre 2012
LabelLoad Records
GenreNoise rock
A écouterKing Candy, Fly Fucker Fly
O
Qualitésspontané


La plupart des groupes finissent par tomber dans le consensus inévitablement tendu quand trop de musiciens utilisent les mêmes techniques et finissent par arriver aux même fins, ne faisant plus que se croiser et produire des albums se ressemblent tous les uns les autres.
Et il y a Lightning Bolt, l’un de ces projets un peu fous que son approche musicale interdit de ressembler à quiconque. Avec une élémentaire simplicité et beaucoup d‘astuces tenant presque du bricolage, une basse au son kaléidoscopique et une batterie vitaminée par des procédés électroniques, et aussi avec une façon de jouer qui emprunte aux formes improvisées aussi bien qu’à l’insistance hypnotique de la musique électronique, Lightning Bolt se démarque. Wonderful Rainbow (2003) puis Hypermagic Mountain (2005) alliaient densité de barrage et grande diversité de son et d'ambiances. Ils exploraient des plans musicaux sophistiqués à travers leur force compacte et leur fureur punk, segmentale et élémentaire, féroce, accérée. On ne se rend pas toujours compte de la finesse du séquencement, du découpage, du modelage musical à l’œuvre, mais on admire sans réserve possible Lightning Bolt pour leur endurance, leur héroïsme instrumental, ici le mieux illustré par treize minutes de fusion ininterrompue sur World Wobbly Wide. Une constante : écouter dans quel chaos leurs morceaux naissent, puis meurent, en dit aussi beaucoup sur ce qui les rend fascinants.
Si par le passé on a pu détecter des bribes de musique metal ou d'autres musiques chez Lightning Bolt, Oblivion Hunter, une compilation d’exercices cataclysmiques et transcendantaux enregistrés en 2008, n’est plus une question de genre musical, mais simplement de noise music. C’est une affaire de production – ou plutôt de son absence - un disque qui vous tétanise par ses textures brutes, un maelstrom dans lequel les talents du duo sont livrés au gâchis et au chaos tout en dessinant parfois des chemins de traverse toujours inventifs. Oblivion Hunter est souvent si convaincant qu’il parvient à éviter d’exsuder la frustration, dans une pratique qui consiste pourtant à forcer l’auditeur à l’écoute de titres mal enregistrés, abandonnés par moments à la recherche d’une apogée sonique qui n’est peut-être pas atteinte.
Avec son air de démonstration, de phase préparatoire, Oblivion Hunter capture la spontanéité du duo en concert et nous projette au cœur de la jubilation que constituent ces moments de franche camaraderie, de l’avis général de ceux qui ont pu en vivre. Il nous oblige parfois à tendre l'oreille pour trouver les syncopes ultra-rapides de Brian Chippendale à la batterie, instrument sur lequel il se tient coude à coude avec Zach Hill. Au démarrage de Fly, Fucker, Fly, on s'attend à ce qu'MC RIDE (Death Grips) nous prenne à parti. Cette chanson, la plus formée de l'album, contient des mots presque intelligibles de Chippendale. King Candy et Oblivion Balloon imitent aussi la forme de vraies chansons. Leurs riffs métalliques et la voix soigneusement délayée de Chippendale évoquent une fois interprétés la façon brutale d'un doppelganger sournois tentant de tromper une proie. Lightning Bolt a une ombre tapie au fond, quelque chose de caverneux qui ne se manifeste qu'au plus fort de sa stridence, de sa frénésie.
On avait autrefois du mal à croire que la musique ne soit truquée par des moyens électroniques ; avec Oblivion Hunter, la réalité de sa conception saute au yeux plus rudement que jamais. Leur musique vous hypnotise plutôt que de vous assommer, et vous fait fouiller, toujours davantage, les tréfonds de la bataille qui se joue et qui consiste sur le papier pour l'un des deux protagonistes à harasser l'autre, à le pousser dans ses derniers retranchements. Ce n'est que lorsque le duo joue pour de vrai, comme ici, que viennent interférer, de surcroît, des esprits venus d'un autre monde, ou alors une tempête de cerveaux télékinétiques .

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