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lundi 19 septembre 2016

WILLARD GRANT CONSPIRACY - Ghost Republic (2013)




OO
pénétrant, contemplatif, inquiétant
Americana, folk

Cet album, j'ai cru pendant une journée qu'il venait de paraître alors qu'il remonte à 2013 ! Mon histoire de Willard Grant Conspiracy s'arrêtait avec Paper Covers Stone (2009), un disque toujours demeuré dans ma mémoire pour son côté artisanal, franc-tireur de l'americana squelettique et surtout la prestation habitée de son chanteur et seul membre permanent, qui ressemble toujours plus à Scott Kelly (Neurosis) en solo. Dans une année où je découvrais Bill Callahan, Willard Grant Conspiracy s'est doucement installé comme l'autre valeur DIY à percer avec une version peaufinée de lui-même. Il y a ici comme sur Sometimes i Wish We Were An Eagle (2009, Callahan), la volonté de faire beaucoup avec peu, quelques mots répétés qui permettent à la poésie de bourgeonner progressivement, un arpège contemplatif se développant avec une lenteur naturaliste (Parsons Gate Reunion) tandis que The Only Child rappelle, violon inclus, Venus in Furs. La poésie et la façon de poser de Lou Reed peut être citée comme référence, là ou sur Piece of Pie et son lyrisme dense. La chanson titre est aussi inscrite dans ce style détaché, énumérant des choses sur le thème de « When i think of you... » et qui s'achève bien vite par cette concision : «...I think less of me ».

Ghost Republic est fondé sur l'interaction de Robert Fisher avec un artiste qui l'accompagne depuis plusieurs années, la violoniste David Michael Curry. En concert, il est capable de susciter des mélodies qui, comme les fantômes qui mettent l'inspiration poétique de Fisher à l'épreuve, ne prennent jamais vraiment corps, mais se suggèrent tout au plus. Sur l'album, sa contribution paraît au premier abord un poil timide, si l'on s'en tient aux mélodies. Ce qui contribue, et ce n'est pas un mal, à souligner le côté errant et farouche de l'album, qui m'a évoqué Daniel Johnston.

Pour revenir à ma méprise concernant la date de parution de l'album, ce n'est n'est pas innocent, à un moment ou je m'interroge sur la transversalité des époques et des temps, et comment une histoire peut être racontée et interprétée depuis une époque ou elle n'a pas encore eu lieu, ou bien retrouvée par un narrateur qui s'en improviserait le contemporain alors qu'elle a été vécue voici bien longtemps auparavant, dans une vie qui n'a pas été achevée. Fisher médite, et sa poésie confine parfois à la transe. Ghost Republic fonctionne sur les murmures et les voix dans sa tête (Good Morning Wadlow).

L'album nous embarque dans une dérive hallucinante au cœur du désert Mojave fantasmé, car Robert Fisher y vit depuis 2006. Les vivants, les morts se rencontrent et les détails de leurs divagations prennent un relief épineux et tragique comme un cactus solitaire. Cela peut prendre la forme d'une paire de bottes abandonnées. La plus grande désolation est atteinte avec The Early Hour, un instrumental où le feedback de l'alto ne se veut plus mélodique mais capable de faire froid dans le dos, même dans celui de Fisher, on imagine. C'est là que le talent de David Micheal Curry s'affirme le mieux. Si l'objectif de l'album était de créer une ambiance poisseuse qui ne vous lâche plus, il y parvient après presque trente minutes où la poésie et l'instrument se sont tournés autour de façon tentative. A la fin, la voix de Fisher a gagné de ses vibrations notre épine dorsale.

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