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dimanche 6 novembre 2016

HOPE SANDOVAL & THE WARM INVENTIONS - Until The Hunter (2016)




OO
romantique, onirique
Country soul, atmosphérique, dream pop

Hope Sandoval, 50 ans, nous procure encore une expérience sensorielle unique et nécessaire avec Until the Hunter, qui parle de ce que le temps nous prend, de ce qu'il offre en échange, dans une approche contemplative et une candeur plutôt tragique. C'est une œuvre où la présence sauvage est palpable, l'ensemble des affections de Sandoval sonnant encore positivement comme au sein d'une nature capable de nous subjuguer. D'ailleurs, je conseille d'écouter ce disque en déambulant dans la campagne, ou en bord de mer...

Le côté mutique, liturgique, et homogène de Bavarian Fruit Bread (2001) s'est atténué, le rythme lancinant auquel vont les chansons n'a pas changé. Sandoval a la bonne idée de se faire seconder par Marie Sioux sur plusieurs d'entre elles.

Until the Hunter s'installe avec une chanson vraiment différente de ce à quoi nous sommes habitués, Into the Trees, qui démarre comme Shine on You Crazy Diamond de Pink Floyd et se révèle une plongée atmosphérique de 9 minutes dans un puits de tendresse un peu effrayant, nous emportant vers un inconnu enivrant. C'est une pièce progressive, cousine de Lose Me On the Way, à la fin de Bavarian Fruit Bread. La même batterie étouffée, jouée avec des maillets.

Par la suite, les influences country ou blues ou folk sont d'une subtilité renversante, les échos utilisés à bon escient. Sandoval a t-elle chanté une chanson country soul plus renversante que The Peasant par le passé ? A Wonderful Seed est le réceptacle d'un lyrisme singulier. L'album est méticuleusement construit, fascinant dans ses méandres qui conduisent à un dénouement exalté. On recherche des traces de l'affirmation de Sandoval comme une femme aux histoires vécues, plutôt qu'aux illusion perdues. Mais c'est sans compter sur une personnalité qui s'est toujours distinguée par un regard mélancolique et une attitude fuyante.

Même les chansons dépouillées gardent leurs effets de style leurs délicieuses distinctions avec le glokenspiel comme fil conducteur. I Took A Slip est sans doute la plus fascinante et représentative d'un album qui déploie à bon escient une énergie qui nous interdit de les qualifier d'endive molle. Elle utilise cette force d'évocation pour suggérer de nous guider dans des temps, dans des lieux de rêves, c'est à dire plus accessibles et familiers que nous ne l'aurions pensé, d'abord, pour nous en détacher. Le spectre de lumière froide que Sandoval projette sur ses chansons leur donne pourtant une fraîcheur inattendue.

The Salt of the Sea et Liquid Lady opèrent dans un genre de pop seventies plus ouvertement séductrice qui les rapproche de Widowspeak, un groupe largement inspiré par eux.

On a toujours préféré les chansons des Warm Inventions avec un groove, l'entendant jouer une sorte de soul lancinante. C'était le cas dès Around my Smile, sur Bavarian Fruit Bread. L'artiste s'y révèle dans une assise spectaculaire, intemporelle, crée un monde dans lequel on veut dès lors rester. Il est encore question de groove sur Until the Hunter. «C'était un honneur total de chanter sur ce beau groove de soul hypnotique avec des pointures comme Hope, Colm 'O Ciosog, batteur) et les autres musiciens impeccables. Répondre à l'appel de Hope dans la chanson, qui réclame de la 'laisser y parvenir' donnait un sentiment de vérité qui me donnait des frissons tandis que je chantais, même si je savais qu'ils y sont déjà arrivés, là, bien avant que je n'y mette les pieds » raconte Kurt Vile de l'enregistrement de la chanson qui a en premier exposé l'album au public, Let Me Get There.

Les contemplation prend ici la forme d'un duo qui paraît bien ses sept minutes 30 secondes, mais réserve des raisons de sourire. Kurt Vile sait se rendre amusant, par exemple en répondant d'un petit 'oh !' de plaisir quand Sandoval remarque : Everybody here knows you're the fine one ou en prenant ostensiblement cette chanson traînante pour ce qu'elle est, en chantonnant la mélodie d'un ton goguenard et bluffeur avant la fin du morceau. Il y a tant de petites joies en prendre en compte dans cet album (le violoncelle sur The Hiking Song...), dont la tristesse est atténuée par une distance mystique, quasi médiévale par moments.

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