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Trip Tips - Fanzine musical !

mercredi 11 janvier 2017

{archive} 'SPIDER' JOHN KOERNER & WILLIE MURPHY - Running, Jumping, Standing Still (1969)





OOO
ludique, original, vintage
Folk-rock, boogie

Sur la pochette, Spider John Koerner est la petite frappe énervée : il semble attendre l'occasion de mauvaises actions en plein désert. Tandis que Willie Murphy ressemble à l'un de ces docteurs charlatans dont les élixirs sont sensés vous soigner en un rien de temps. Un refourgueur de mauvaise gnôle. L'un affamé d'ambitions, l'autre déjà bien avancé dans un mode de vie légendaire qui lui vaut parfois quelques déboires dont il se tire par la ruse. Une mention au dos de la pochette prévient : Pour guérir toutes sortes de misères, écoutez ça !
C'est vrai que dès Red Palace, le programme de Running, Jumping, Standig Still et très clair : cet album veut changer votre vision de la musique folk rock, vous entraîner dans une danse ou louvoie grosse basse et batterie endiablée entre les notes de ragtime bastringue et celles de la guitare manouche. Avec une générosité anachronique, ils recyclent des rengaines XIXème, comme deux itinérants confiants dans le fait qu'ils vont changer les vies de leur trop rare public. Ils ne frelateront pas l'alcool ni de soutireront de bourses, mais se contenteront d'éprouver leur autonomie. On est du Minnesota, nous rappellent t-ils ; le blues de chez nous c'est comme ça, capiteux, né d'une rencontre unique.

Ce disque est fait de forces à la fois hétéroclites et extrêmement focalisées. Spider John Korner est un guitariste très typé avec une voix fluette parfaite pour le vaudeville country, sa présence spectaculaire, volontiers dramatique, même sans public à entraîner. Tandis que Willie Murphy joue essentiellement le piano et de sa voix écorchée, excellente pour le rythm and blues cramé (Sidestep). Ils sont accompagnés sans ostentation de quelques cuivres solistes, volontiers klezmer (Sometimes i Can't Help Myself) et d'une batterie de parade. Le producteur maison de Elektra records, Frazier Mohawk, s'est montré inspiré dans l'exercice d'enregistrer ces deux musiciens à l'imagination élastique. Koerner et Murphy ont condensé dix ans de scène folk et l'envie de la dynamiter, avec cavalcades, valses et boogies jetés pêle-mêle au cœur de mélodies décalées. C'est très efficace et rare étaient les fêtes locales où cette bande-son ne trouva sa place. « Don't let he bastards get you down » entonne le duo dans le refrain de Bill & Annie, qu'on imagine bien tout le monde reprendre. Avant même qu'Elektra ne se décide à le sortir, hésitant devant un résultat jugé bizarre, Jim Morrison l'écoutait sans arrêt et disait à qui voulait l'entendre que ça lui rappelait des 'hillbillies sous acide'. Une diatribe hors du commun se devait d'attirer l'attention du poète. The Doors étaient aussi signés par Elektra.

Au delà des temps, chacun avait trouvé là, dans l'autre, un génial complémentaire ; Koerner s'est reposé sur de solides bases rythmiques pour faire exploser ses jeux de mots ; Murphy a trouvé chez Koerner un allié capable de donner à des structures écrites méticuleusement une évanescence, spontanéité qui ravit l'auditeur dès les premières secondes, et jusqu'à l'accord de piano fracassant à la fin de Goodnight (on pense à celui qui termine A Day in The Life). Koerner surjoue le charme d'un songwriter dans le veine de Paul McCartney. Et remarquablement, ce charme n'est en rien dilué par la structure ambitieuse des morceaux, leur psychédélisme décadent – Old Brown Dog, Red Palace, ou la chanson titre. On ne s'attend tout simplement pas à une telle ambition dans un disque qui montre une façon de jouer si pittoresque, on se dit que les Beatles auraient pu en faire autant si seulement ils avaient décidé d'enregistrer un album avec un groupe de juifs ashkénazes, mais avec des chansons de huit minutes. Ce charme relie les première folies aux chansons plus modestes (Friends and Lovers) Les idées et la fougue de l'album sont une nouvelle fois balancées dans cette carte postale surréaliste intitulée Goodnight.





01 Red Palace
02 I Ain't Blue
03 Bill and Annie
04 Old Brown Dog
05 Running Jumping Standing Still
06 Side Step
07 Magazine Lady
08 Friends and Lovers
09 Sometimes I Can't Help Myself
10 Good Night
11 Some Sweet Nancy [bonus track]

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