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mercredi 30 août 2017

{archive} THELMA HOUSTON - Sunshower (1969)




OO
orchestral, élégant, romantique
soul, funk, blues


La musique extraordinaire produite par Jimmy Webb semblait déjà, au moment et de sa parution, apparentée aux disques orchestrés, que le rock devait balayer. Si c’est là l’un des travaux les plus éclatants de Jimmy Webb, l’un des plus talentueux et prolifiques auteurs compositeurs des années 60, il n’en reste rien dans les biographies hâtives du net. Pourtant, c’est quand Houston reprend Jumpin Jack Flash qu’on mesure avec quelle complexe élégance l’album supplante le rock de l’époque. La façon dont l’orchestre des cuivres transforme la musique, à chaque apparition, fait de Sunshower un cas unique. On croirait les chansons empruntes d’une grâce sans limites, avec leur émotion explosive. Les premiers albums de Scott Walker paraissent lacustres en comparaison. Thelma Houston combine à l’extraordinaire personnalité des arrangements une voix étourdissante. Revêtue d’une sorte d’une toge aux motifs imprimés, elle apparaît mi-fée mi déesse, assumant parfaitement une apparence entre la fée bouddhiste, et la déesse énergique.

Houston et Webb sont à peine adultes quand paraît cet album. Elle n’est dans le business que depuis 2 ans, et déjà signe avec Capitol. Il écrit toutes les chansons sur Sunshower, une unique source qui valorise leur collaboration. Il faut reconnaître que les textes sont facilement oubliés dans les premières écoutes, tant l’orchestration renverse la perception qu’on se fait habituellement d’une chanson. En d’autre termes, ces chansons paraissent de si petites fictions face au pouvoir total de l’orchestration. Les relations de couple, comment on se perçoit, en sommes-nous au même point dans la vie, désirons nous les mêmes choses, pourrons nous vivre toujours dans les respect l’un de l’autre ? «This is your life/Not just something to do/This is your life/And it’s my life, too » chante t-elle sur This is Your Life.

Cette musique abolit aussitôt les querelles (à tenter chez soi). Si vos querelles dérivent que vos ayez fait une remarque, un comportement misanthrope, passez Sunshower et vous serez pardonné instantanément. C’est sa texture tout en souplesse et si sensorielle, mais aussi le penchant réconciliant de Houston, qui manie la soul, le jazz (Didn’t We), le blues (Cheap Lovin), le rock et le funk en laissant entrevoir combien elle est permissive. Elle sait résister à la tentation de paraître trop affectée, spirituelle, privilégiant faire preuve d’une présence à l chanson qui la plonge au cœur de la musique plutôt que de l’en distinguer.

This is Where i Came démarre à l’orgue, en grande mélancolie, et se termine sur un riff de rock, prouvant que la guitare peut être utilisée de manière aussi excitante dans le rêve idéal de Jimmy Webb que par les Rolling Stones. Et quand il décide de se relier au moment présent, c’est un feu d’artifice de funk et de guitare électrique, tandis que l’orchestre se fait enlevé. Pourtant, l’urgence mimée dans cette chanson n’est qu’une quantité négligeable à l’intérieur de l’album, et Jimmy Webb, incrédule, lui aussi, du résultat, nous rappelle que la musique dont il incarne le pouvoir visionnaire avait un autre objectif sacré : l’urgence de la musique est celle d’être écoutée par le public. « Je vous presse de découvrir Thelma... le plus prodigieux talent que j’aie jamais rencontré » s’extasie t-il dans les notes de pochette. Glen Campbell n’avait pas tout à fait la même énergie, il faut croire.

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